1. La Mission pour l'Académie Africaine des Langues
Par le Décret N° 00-630/PRM du 19 Décembre
2000, le Président de la République du Mali créait
la Mission pour l'Académie Africaine des Langues (MACALAN),
une structure légère, chargée de préparer
la création et l'ouverture de l'Académie Africaine
des Langues (ACALAN) en relation avec le Secrétariat
Général de l'O.U.A.
Le Décret 00-30/PRM du 26 Janvier 2001 nommait Monsieur
Adama SAMASSEKOU, ancien Ministre de l'Education de Base comme
Chef de la Mission. Les textes d'organisation de la Mission
prévoyaient autour du chef de la Mission une équipe
de cinq (5) Chargés de Mission. Une Secrétaire,
un Assistant d'Administration, un planton et un chauffeur complétaient
cette équipe.
La Mission commença par identifier ses principaux partenaires
et s'assurer de leur accompagnement , notamment les différents
départements ministériels en charge de l'Education,
de la Culture, de la Communication, des Affaires Etrangères
et des Maliens de l'Extérieur au niveau national, la
Direction Générale de l'UNESCO à Paris,
le Bureau Régional de Dakar (BREDA), l'Institut de l'UNESCO
pour l'Education (IUE) à Hambourg, l'Institut International
pour le Renforcement des Capacités en Afrique (IIRCA)
d'Addis Abeba, la Représentation de l'UNESCO au Mali,
l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie, au niveau
international..
Les structures nationales s'intéressant aux langues ,
de même que les linguistes et chercheurs ont été
identifiés pour constituer la Commission Scientifique
Nationale.
Les principales étapes de cette première
phase furent les suivantes :
1.1. La Rencontre avec le Chef de l' Etat. Le Vendredi 30 Mars 2001, la Commission Scientifique
Nationale et l'équipe de la Mission ont été
reçues par le Président de la République
en présence des Ministres de l'Education et de la Culture.
Ce fut l'occasion pour le Chef de l'Etat de donner sa vision
de la future Académie Africaine des Langues, structure
de promotion et d'harmonisation des langues en Afrique.
1.2. L'Atelier National. Les 2 et 3 Avril 2001, la Mission a organisé un
Atelier National au Palais des Congrès de Bamako. Il
s'agissait de faire connaître le projet et de formaliser
une vision nationale commune de ce que devrait être l'Académie
Africaine des Langues. L'Atelier a, entre autres recommandations,
insisté sur l'officialisation des langues africaines
et l'accélération du processus de leur introduction
dans l'enseignement, l'administration et la justice des pays
membres de la future Académie, aux cotés des langues
partenaires.
1.3. Le Déplacement du Chef de la Mission à
Addis Abeba (Ethiopie).
En vue d'obtenir le soutien politique de l'O.U.A., le Chef de
la Mission s'est rendu à Addis Abeba du 19 au 22 avril
2001, en qualité d'Envoyé Spécial du Président
de la République auprès du Secrétaire Général
de l'O.U.A. Outre l'appui du Secrétariat Général
de l'O.U.A., les entretiens ont abouti à la nécessité
d'une sensibilisation préalable des Chefs d'Etat africains
sur la question avant toute prise de décision d'une part,
et à l'inscription du projet à l'ordre du jour
de la 74ème Session Ordinaire du Conseil des Ministres
de l'O.U.A. en Juillet 2001 à Lusaka, d'autre part.
1.4. La Consultation Africaine. La Consultation Africaine organisée
les 25, 26 et 27 mai 2001 avait pour objet la validation scientifique
et technique du projet d'Académie Africaine des Langues.
Ont participé à cette Consultation outre les experts
maliens de la Commission Scientifique Nationale, des experts
africains et non africains. Il s'agissait d'examiner entre autres,
le document de Présentation et le Projet de Statuts de
l'Académie Africaine des Langues. La Consultation a surtout
recommandé la mise en place d'un Taskforce, commission
ad-hoc légère de suivi des activités à
entreprendre en vue d'asseoir l'Académie. Il avait, entre
autres tâches urgentes, la finalisation du plan d'Action
à moyen terme de l'Académie et l'estimation des
coûts des activités. Le Taskforce devait comprendre
un représentant par zone de l'Afrique, soit cinq (5)
plus l'Océan Indien, le Directeur Général
du CELHTO, représentant l'O.U.A., et le Rapporteur Général
de la Consultation Africaine. Les membres du Taskforce devaient
rester en réseau par courrier jusqu'à l'installation
définitive de l'Académie.
Elle a, en outre, adopté des avant-projets de Décision
et de Résolutions à soumettre au Conseil des Ministres
de Lusaka, à la Conférence des Ministres de la
Culture de la Francophonie, et à la Conférence
Générale de l'UNESCO.
1.5. La Décision de Lusaka. Après la validation
scientifique et technique du projet d'Académie par la
Consultation Africaine, il restait à la Mission de réussir
la validation politique par l'O.UA. Ce fut l'objet du déplacement
du Chef de la Mission à Lusaka, où l'examen du
projet de création de l'Académie Africaine des
Langues était à l'ordre du jour de la 74ème
Session Ordinaire du Conseil des Ministres de l'Organisation
panafricaine. Le projet présenté par le Chef de
la Mission lui-même a été très positivement
accueilli par l'ensemble du Conseil des Ministres qui a pris
la Décision CM/Déc.613 (LXXIV) saluant l'initiative
du Président de la République du Mali et engageant
le Secrétariat Général et l'ensemble des
Etats de l'Organisation à s'impliquer par tous les moyens
dans la réalisation concrète de l'Académie.
Cette Décision du Conseil des Ministres a été
entérinée par le Sommet des Chefs d'Etat et de
Gouvernement, réuni du 9 au 11 juillet à Lusaka
en Zambie.
1.6. La 1ère Rencontre du Taskforce. La commission ad-hoc, ou Taskforce a tenu sa
première Rencontre les 21 et 22 juillet 2001 à
l'Hotel Mandé à Bamako. La Rencontre, présidée
par le Chef de la Mission a retenu, entre autres,
- une Conférence internationale sur le rôle des
langues africaines dans l'intégration africaine à
la date du 7 septembre 2001,
- le lancement officiel des activités de l'Académie
Africaine des Langues le 8 septembre 2001,
- la mise en place, le 8 septembre 2001, d'une structure légère,
combinant MACALAN et le Taskforce, pour la conduite des activités
jusqu'à l'installation de l'Académie et la validation
de son plan d'Action,
- l'installation officielle de l'Académie le 27 mars
2002,
- l'élaboration par le Secrétariat Général
de l'O.U.A., du document servant de cadre juridique pour l'adhésion
des Etats au projet de création de l'Académie
(Protocole d'Accord).
2. L'Académie Africaine des Langues.
Etant donné la longueur de la procédure
d'élaboration et de ratification par les Etats Africains
de l'Acte juridique créant l'Académie Africaine
des Langues en tant qu'institution spécialisée
de l'Union Africaine, le Mali a mis en place une structure de
dimension nationale quant à son fonctionnement, mais
à vocation panafricaine. Cela permettait de garder en
éveil l'enthousiasme suscité depuis la Consultation
Africaine, et de mieux gérer la phase de transition dans
le processus de l'Académie. Le lancement effectif des
activités de l'Académie Africaine des Langues
s'est déroulé en trois phases :
a. L'Installation de la Présidence. L'installation
de la Présidence de l'Académie était placée
sous le haut patronage du Président de la République
du Mali. Elle a enregistré trois discours. D'abord celui
du Chef de la Mission, Monsieur Adama SAMASSEKOU, qui a fait
le bilan de la Mission depuis sa mise en place le 8 février
2001. Ensuite, celui du Professeur Ayo BAMGBOSE du Nigéria,
membre du Taskforce, et linguiste émérite qui
a, au nom de la Commision ad-hoc et des linguistes africains,
salué l'initiative du Président de la République
du Mali et lancé un appel pour le soutien qu'il faut
apporter aux langues africaines. Le Discours d'installation
de la Présidence a été prononcé
par le Président de la République, Son Excellence
Alpha Oumar KONARE. Après avoir retracé le parcours
du Mali dans le cadre de la promotion des langues, et explicité
l'importance de la langue dans tout le processus de développement
et dans l'intégration africaine, le Chef de l'Etat a
demandé au premier Président de l'Académie
Africaine des Langues, Mr Adama SAMASSEKOU et à ses collaborateurs
de " relever le défi de mettre en place une Institution
panafricaine susceptible d'aider nos Etats et nos peuples à
concevoir et à développer une politique linguistique
pertinente et efficiente à même de contribuer rapidement
à la Renaissance de l'Unité de l'Afrique "
b. La Conférence Internationale. La Conférence sur " le rôle
des langues africaines dans l'intégration africaine ",
animée par le Professeur Ahmadou TOURE de l'Université
du Mali et le Dr Rakissouiligri Mathieu OUEDRAOGO de l'Université
de Ouagadougou au Burkina Faso, et enrichie par l'éclairage
des expériences des zones de l'Afrique Centrale, de l'Afrique
de l'Est et de l'Océan Indien, a montré la pertinence
du thème.
c. La 2ème Rencontre du Taskforce. Le lancement des Activités de l'Académie
s'est achevé par la 2ème Rencontre du Taskforce
qui a fait des recommandations par rapport à la poursuite
des activités. Elle a demandé à la Présidence
nouvellement installée de tout mettre en uvre pour
que l'Académie Africaine des Langues, comme l'a dit le
Président de la République, devienne panafricaine.
Ainsi la Mission pour l'Académie Africaine des
Langues (MACALAN) a vécu, et l'Académie Africaine
des Langues (ACALAN) est née. La Présidence nouvellement
installée comprend :
- le Président,
- le Sécrétaire Général,
- le Directeur du Centre de Documentation
Elle est appuyée par une Secrétaire, un Assistant
administratif, un planton et un chauffeur.
La Présidence provisoire de l'Académie devra
créer les meilleures conditions afin de donner à
la structure sa dimension panafricaine. Par les contacts qu'elle
établira, elle devra informer et sensibiliser le maximum
d'Etats africains. Sous l'égide de l'O.U.A., avec qui
elle formalisera le type de collaboration approprié,
elle mettra en place un mécanisme lui permettant de mieux
élaborer les critères de choix des membres de
l'Académie, d'amender et de faire adopter les textes
de l'Académie, de tenir sa première Session. Mais
elle devra notamment obtenir la signature de l'Acte juridique
créant l'Académie, afin qu'elle soit opérationnelle
en 2002.
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